Un nouveau monde a déjà commencé!

Ekopolitica se veut un blog d'information, de réflexions et de propositions, bref un journal critique et constructif, visant à promouvoir la transformation sociale, l'écologie vécue et une politique repensée.

Comme Facebook représente une sorte de réservoir sans fond, où chaque étincelle intellectuelle retombe sans cesse dans le quasi-néant du passé, un blog semble être la meilleure manière de réunir des morceaux de réflexion. Ni tranche mince ni gros volume, entre l'instantané et l'éternité, le billet présente une sorte d'entre-deux, un milieu où peut germer les nouvelles idées. Deleuze ne disait-il pas qu'il faut tracer des lignes, au lieu de faire le point, et penser comme un brin d'herbe? "Non seulement l'herbe pousse au milieu des choses, mais elle pousse elle-même, par le milieu" (Dialogues, 1977)

Ekopolitica se veut ainsi un intermezzo, à l'image de l'écologie politique dont il s'inspire. Ce vaste mouvement, protéiforme et émergeant, se situe à la jonction de la philosophie, l'écologie, la critique radicale, le design, la sociologie urbaine, les alternatives économiques, la démocratie concrète, l'agriculture paysanne, la culture open source et le do-it-yourself (DIY), bref l'expérimentation sociale post-industrielle. L'écologie politique s'inspire librement du socialisme, l'anarchisme, le féminisme et d'autres courants auxquels elle tente de donner une cohérence propre.

Système théorique ou éclectisme, unité ou pluralité? Tout comme l'écologie, il s'agit à la fois de diversifier et de relier les composantes d'un agencement, pour lui permettre de s'adapter rapidement et de manière créative au changement. Ekopolitka vise à instituer, hic et nunc, de nouveaux espaces de vie autonomes et résilients, capables d'affronter les nombreuses perturbations qui sont d'ores et déjà à l'oeuvre : changements climatiques, épuisement des ressources naturelles, crises économiques, perte de légitimité des institutions, déchirement du tissu social, biotechnologies, nausée existentielle, etc.

Diversité dans l'unité donc, éclectisme systématique pour répondre aux besoins du présent et de l'avenir, afin de ré-injecter du possible dans notre société qui ne croit plus à la transformation radicale, si ce n'est qu'à travers la destruction créatrice si chère au capitalisme, qui innove et détruit tout au fur et à mesure afin de maximiser la production et l'écoulement de marchandises toujours plus insignifiantes.

Pour cela, l'ennemi premier de ce blog sera le capitalisme sous toutes ses formes, non pas le système économique comme tel, mais la société de marché et la rationalité instrumentale qui colonise toujours plus le monde vécu (Habermas). Mais il ne s'agit pas pour autant d'évoquer une rupture définitive (la révolution) ou de proposer des maigres changements (éco-gestes) pour gérer cette situation qui dégénère. L'une des particularités de l'écologie politique, largement apparentée à l'altermondialisme, est qu'elle tente de dépasser la dichotomie réforme/révolution. Comme le souligne André Gorz :

"Il est temps de penser à l'envers : de définir les changements à réaliser en partant du but ultime à atteindre et non les buts en partant des moyens disponibles, des replâtrages immédiatement réalisables" (Misère du présent, richesses du possible, 1997).

Les transformations ici proposées ne sauraient être apparentées à un grand saut dans la foi, une tabula rasa. C'est plutôt un re-commencement, ici et maintenant, un ré-agencement de ce qui est déjà là. Une sorte de création continuée, incessant changement qui bouscule à chaque instant nos manières de percevoir, de sentir et d'agir dans le monde.

Commentaires

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  2. Ça promet déjà d'être très intéressant! J'ai bien hâte de lire la suite... :)

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